Danse Cuisine & Cetera

Entrée Avant-propos

Plusieurs tableaux s’enchaînent, plusieurs manières d’évoquer notre rapport à la cuisine. Mouvement, texte et cuisine se mêlent et s’emmêlent dans cette pièce pétillante. Plutôt qu’une expérience de repas pantagruélique il s’agit d’inviter la poésie des cinq sens au plateau. Une danseuse et une cuisinière plasticienne se rencontrent. Elles racontent, dansent et proposent au public une expérience sensorielle multiple. Le temps de l’observation, le temps du geste, le temps du mot, le temps des petits riens, le temps du rire, le temps de la dégustation, l’instant, là, entre nous. On vous invite à dîner ?

Le regard d’Elsa

Vous est-il déjà arrivé de danser dans votre cuisine ? De manière spontanée et ludique sur votre musique préférée.

Ou plus subtilement en reproduisant un geste maintes fois observé chez vos aïeux, votre corps s’est tout à coup senti immergé par une sensation de geste inscrit en vous. Avez-vous déjà observé les déplacements que vous effectuez dans votre cuisine, le rythme de vos pas, les directions prises, les orientations infléchies, les soubresauts soudains lorsque vous avez oublié le sel ou le poivre ? Autant d’ajustements de votre corps et de votre regard dans l’espace que dans un ballet chorégraphié. Alors où est la lisière entre danse et gestes en cuisine ? Dans cette création Danse Cuisine & Cetera, je m’intéresse à rendre visible une écriture préexistante et à l’explorer. Celle du Vivant. Cette écriture en observation des détails me sert de terreau pour cette pièce. Plusieurs tableaux à l’image de temps de repas, comme mille façons d’appréhender le rapport à la nourriture. Du sensible au décalé, goûter les déclinaisons possibles autour des cinq sens.

Le regard de Julie

Les plantes et le végétal furent le point de départ de notre chemin buissonnier et créatif.

J’avais durant mes études en école d’art beaucoup interrogé, trituré, malaxé les liens qui existent entre le corps et la nourriture. Qu’ils soient ambigus, sensuels, complexes ou douloureux, ils sont évidents. Un virage pris vers la cuisine 100%, « l’art et la nourriture » furent remisés sur des étagères, dans des carnets, des cartons. Et maintenant se présentait l’occasion de poursuivre l’exploration autrement, avec une danseuse. Entrer dans la danse. Et si juste raconter une histoire suffisait pour commencer ? La cuisine est, et a toujours été,

pour moi une manière de raconter des histoires. Des histoires vivantes où le sensible, les souvenirs, les liens qui nous unissent à la nourriture se racontent avec poésie, zestes d’humour et soupçon d’étrangeté. Toucher le vivant et le mouvement plutôt que la virtuosité et la technique comme une fin en soi.